Je suis seul, sur mon canapé. devant moi s'étend une pièce aux ombres mouvantes. Elles ont les formes du bric à brac qui le recouvre presque entière. Des mannequins aux yeux peints se trouvaient tout autour de moi. Ils me portent compagnie, dans ma totale solitude. J'observe leur regard vide qui me fixe et malgré moi, un frisson me parcours le dos. Ils ont beau me tenir compagnie, je n'arrive pas à être tranquille en leur présence.
Mais en la présence de quoi suis-je tranquille ?
Des gens ?
Leur hypocrisie derrière leur masque bien ajusté me dégoûte. Mais les pires sont ceux qui se font passer pour des humains... et qui ne le sont pas.
Eux m'entourent, et me traitent de monstre. Mais je pense que le mal, c'est eux !
Mais malgré tout, je n'aime pas être seul avec moi-même. Surtout pas avec les autres "moi" que je sens dans mon cœur. Donc je reste avec les mannequins.
Une sourde clameur résonne. J'entends tous ces gens crier pour me voir. Mais moi je ne veux pas. Un jour j'ai voulu. Pour être aimé. Je pensais que j'allais être enfin aimé. Cruelle erreur.
Maintenant, à cause de ce désir, je suis pris au piège. Tel un papillon dans une toile d'araignée.
Je baisse la tête vers mon torse. Je porte une chemise rouge. Je l'ouvre et je plonge ma main dans ma peau. Je sens comme des courants. Il y en a deux grands dont l'essence, le caractère résonnent en moi. L'enfant, et la femme.
Je demande à l'enfant s'il veut bien m'aider, et il accepte avec une joie qui me fait chaud au cœur. Je partage ma place avec lui et ayant emprunté un peu de son entrain, je vais à mon balcon. J'ai mis un chapeau et des lunettes de soleil. J'ai peur d'être vu. Je suis un monstre. Un monstre à temps partiel.
Une foule me regarde avec des yeux pleins d'amour. "D'amour" ? Non. En tout cas pas d'amour pour moi. Plutôt pour la personne qui se produit sur scène. Cette image que je regrette tant d'avoir créé. Mais une fois pris dans le piège, on a beau se débattre, c'est inutile.
Je sens ceux qui se déguisent en hommes derrière moi. Je dois contenter cette foule qui croit m'aimer. Pour continuer à produire de l'argent à ces vipères au visage humain qui me guettent. Malgré le poids qui m'attire inexorablement vers les entrailles de l'enfer je reste debout, fais un signe de main à la foule et leur souris. Je ne peux faire cet effort que parce que je sais que c'est bientôt fini.
Ils savent, ceux au visage d'Homme, que je faiblis. C'est pas bon pour leurs affaires. Alors un d'entre eux m'appelle. Je le suis à l'intérieur, et il me demande de me coucher. Je le fais. Il sort une seringue et me pique. J'ai une dernière pensée pour ceux que j'ai cherché à sauver, ces joyaux d'innocence, les seuls qui m'ont fait exister si longtemps.
Et je disparaît.
Merci pour la lecture!
Nous pouvons garder Inkspired gratuitement en affichant des annonces à nos visiteurs. S’il vous plaît, soutenez-nous en ajoutant ou en désactivant AdBlocker.
Après l’avoir fait, veuillez recharger le site Web pour continuer à utiliser Inkspired normalement.