mysticrose Mystic Rose

Après le tragique accident qui a coûté la vie à sa meilleure amie, Sarah, un 25 décembre, Nina a cessé de croire en Noël et ses miracles, et a fui la paisible bourgade de Hauteville où elle a grandi. Si le miracle de Noël existait vraiment, Greg n'aurait qu'un seul souhait. Remonter le temps, avant cet accident, et ne jamais accepter de sortir avec Sarah pour attirer l'attention de celle qu'il aime depuis toujours. Quand 5 ans plus tard, Nina rentre pour la première fois à Hauteville pour les fêtes, Greg y voit son unique chance de faire face au passé et de réparer ses erreurs. Mais Nina s'est fait une promesse. Celle de ne jamais céder à son attirance pour celui qui a été le premier amour de sa meilleure amie.


Romance Contemporain Déconseillé aux moins de 13 ans.

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Chapitre 1 - Nina

Je déteste la neige. Je l'ai pourtant aimée à une époque.

J'aimais l'observer à travers la fenêtre de ma chambre. Je pouvais regarder pendant de longues minutes, peut-être des heures, les flocons malmenés par le vent, tourbillonner et se déposer sur les toits, sur les routes, et recouvrir lentement, de ce blanc pur, immaculé, mon petit quartier de Hauteville. Je m'amusais aussi à regarder les passants qui se pressaient dans les rues, veillant à ne pas glisser sur le sol blanc, les bras chargés des cadeaux qu'ils offriraient bientôt à leurs proches. Mais plus que tout, j'aimais à l'approche de Noël arpenter les rues enneigées et illuminées de la ville, admirer les vitrines des boutiques et partager de délicieux chaï latte aux notes épicées avec ma meilleure amie, Sarah.

Je n'ai jamais connu personne qui aime davantage Noël que ma meilleure amie. Elle était née en décembre et peut-être que cela la prédisposait à "sur-adorer" cette période de l'année ? Pour elle, Noël était un moment magique, un jour particulier, où tout était possible. C'était l'une de ces personnes qui croyait vraiment que le miracle de Noël existait. Et elle en était si convaincue, que vous finissiez par y croire vous aussi.

Un jour, lors du concert annuel qui avait lieu dans notre petite ville pour les fêtes, elle m'avait presque poussée dans les bras d'un guitariste canon qui ne m'avait pas lâchée du regard durant toute sa prestation.

« C'est ton miracle Nine, fonce ! »

L'année suivante, la neige tombait à gros flocons, comme aujourd'hui. Mon « miracle » me larguait pour l'une de ses groupies et ma meilleure amie était fauchée par une voiture. C'était un 25 décembre.

Depuis, rien n'a plus jamais été pareil. Les minuscules cristaux qui s'écrasent contre la vitre de mon taxi ne m'évoquent que de mauvais souvenirs. Et je ne peux plus revenir à Hauteville sans penser à Sarah. Encore moins pendant la période des fêtes.

J'avais réussi à l'éviter jusque-là. Mes études en communication internationale étaient le prétexte idéal pour être absente et multiplier les stages à l'étranger. J'aurais probablement accepté un stage non rémunéré en Papouasie si cela avait pu me permettre de fuir, une année de plus, des fêtes de fin d'année à Hauteville. Mais j'ai obtenu mon diplôme et je n'ai plus aucun argument à avancer à mes parents pour refuser leur invitation à passer Noël à la maison. Ils ne sont pas dupes évidemment. Mais selon eux, il est temps de guérir. Il faut tourner la page. Et je crois qu'ils ont raison.

Mais honnêtement, je sais que je ne pourrai jamais la tourner totalement.

Le taxi s'arrête dans le quartier résidentiel où j'ai grandi. Je sors ma valise du coffre de l'Audi noire flambant neuve et règle le chauffeur qui repart aussitôt pour sa prochaine course. Avec sa façade ornée de branches, de guirlandes lumineuses et de décorations en tout genre, la maison familiale ressemble à l'un de ces pains d'épices que l'on trouve parfois sur les marchés de Noël. Mes parents sont venus me rendre visite au cours de ces cinq dernières années, en revanche je n'ai pas remis les pieds ici de toutes mes études supérieures. Je prends une grande inspiration, espérant atténuer cette appréhension qui me serre la poitrine, alors que je pousse le portail et remonte l'allée. À la porte, ma mère, rayonnante, me tend les bras. Ses cheveux, du même blond que les miens, sont coupés en un carré sophistiqué. Elle fait beaucoup plus jeune que son âge et il est arrivé qu’on la prenne pour ma sœur aînée. Nous nous étreignons. Elle sent bon. Un parfum doux, rassurant, qui me rappelle l’enfance et les histoires du soir.

— Ma chérie, je suis tellement contente que tu sois là.

A l'intérieur, de délicieuses odeurs flottent dans l'air et mon père surgit bientôt de la cuisine, le tablier « Super Cuistot » que je lui ai offert il y a plusieurs années, noué autour de sa taille. C'est un excellent cuisinier. Il a toujours préparé nos repas familiaux, y compris ceux des fêtes. Avec les années, ses cheveux se sont mis à grisonner, mais il a toujours cette même joie de vivre communicative. Il sourit et les rides au coin de ses yeux bleus se creusent davantage.

— Bienvenue à la maison, ma puce.

Il me serre contre lui. Pendant un tout petit instant, j'ai l'impression d'être à nouveau sa petite fille.

Rien ne semble avoir changé ici. Mes parents, la maison… et surtout ces effluves appétissantes en provenance de la cuisine.

— Qu’est-ce que tu prépares ? demandé-je à mon père.

— Tes lasagnes préférées !

Un grand sourire au lèvres, je me glisse dans la cuisine pour poser un regard gourmand sur mon plat favori. Je ne suis très mauvaise cuisinière et les bons petits plats de mon père m’ont manqué !

— J'ai préparé ta chambre, m'informe ma mère. Prends le temps de t’installer, les lasagnes de ton père seront prêtes d’ici là.

Une volée d’escaliers plus tard, je retrouve la chambre que j'occupais il y a cinq ans. Inchangée, mais soigneusement vidée des souvenirs qui pourraient raviver la douleur. Les posters de mes films préférés recouvrent toujours les murs et ma collection de vernis à ongles est restée intacte sur la petite commode blanche. Seul le vieil ordinateur sur lequel je passais des soirées trop longues à chatter peut encore me rappeler ma meilleure amie.

Bizarrement, je ne ressens rien de l'immense tristesse à laquelle je m'attendais. Juste un étrange détachement. Il me semble que c'est la chambre d'une autre personne. D'une autre Nina. Cette Nina là était plus jeune, bien sûr, mais elle portait surtout un autre regard sur le monde. Plus optimiste. Elle savait s'amuser, elle riait plus souvent. Évidemment, comme tout le monde, elle avait ses coups de mou, ses frustrations. Mais elle ne vivait pas dans un monde où, en quelques fractions de secondes, tout pouvait s'arrêter. Elle n'avait pas conscience que la vie pouvait être aussi courte. Elle ne vivait pas dans un monde où sa meilleure amie était morte.

J'ouvre le tiroir du bureau. Il est toujours là. Tout au fond. Caché sous une pile de livres et de carnets. Un petit paquet rectangulaire, orné d'un ruban doré. Le papier cadeau est froissé, presque déchiré, mais son contenu est toujours parfaitement bien dissimulé. Je l'ai tenu tant de fois entre mes mains durant les mois qui ont précédé mon départ de Hauteville... sans jamais trouver le courage de l'ouvrir. Je retourne l'étiquette attachée au bout du ruban : « Pour Nine, de la part de Sarah ».

Ce paquet, Sarah l'avait sur elle lorsqu'elle a été percutée par cette voiture. L'accident a eu lieu à quelques centaines de mètres de chez moi, alors qu'elle venait me rendre visite.

Je referme le tiroir en me promettant que j'ouvrirai le paquet cette année. Je commence à défaire ma valise, posée sur le lit, quand de l'autre côté, un mouvement à l'extérieur attire mon attention. Je ne prends même pas la peine de contourner le lit pour rejoindre la fenêtre. Mon cœur manque un battement au moment où je le reconnais.

Impossible…

7 Juin 2023 16:41 0 Rapport Incorporer Suivre l’histoire
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