reya_san Reya .

Parce qu'un peu de poésie - qu'elle soit en prose ou en vers - ne fait jamais de mal dans ce monde.


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#paradoxe #ange #poésie #prose #temps
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L'ange du paradoxe

Les étoiles brillaient dans le ciel derrière lui, illuminant de leurs petits points lumineux la corniche au bord de laquelle il s’était glissé. Plus rien n'était. Plus rien n’existait. Seules les dernières lueurs de la ville animaient son cœur et son esprit, attendant patiemment l’heure fatidique.

Non, plus rien n'était, mais la myriade scintillante qui peuplait ses yeux disait le contraire. En réalité sa conscience de l’extérieur était telle qu’il semblait en faire partie, une ombre parmi les autres, qui donc aurait pu les différencier ? Rien ne le permettait, tout était semblable mais rien ne l’était. Chaque brin d’herbe qui chatouillait la plante de ses pieds nus lui rappelait la raison de sa venue et pourtant la brise qui glissait sur ses bras la lui faisait oublier immédiatement. Tout était silencieux et pourtant si bruyant. Les oiseaux s’étaient tus mais le silence était assourdissant et faisait tambouriner son cœur de milles et uns rythmes oubliés.

Non, rien n’existait. Le monde n’était plus en cette nuit et pourtant l’univers devenait tout, lui ouvrait ses bras. Que pouvait-il faire d’autre qu’attendre ? Tant d’idées lui traversaient l’esprit qu’il se brouillait et ne distinguait ce maelström de pensées. Peut-être pouvait-il espérer goûter à nouveau à l’air de l’été, cet air si pollué et étouffant qu’il en aurait été à couper au couteau. Cet air si pur et si doux qu’il réchauffait votre âme en un quart de seconde.


Que pouvait-il faire d'autre qu’attendre ? Tout passait si vite, des heures déjà qu’il était là mais seule une seconde paraissait s’être écoulée. Il ne contrôlait rien et pourtant tout semblait lui appartenir. Était-ce une fin comme une autre ou un commencement ? Que se passerait-il ? Pourquoi diable attendait-il si longtemps. Le temps ne voulait plus courir, un grain de sable avait dû enrayer la machine.

Le silence avait-il toujours fait tant de bruit ? Une mélodie lui parvenait, si magnifique qu’il en frissonna, si terrible qu’il en pleura, si tentante qu’il en vibra. Ses membres se mirent en mouvement et plus rien ne l’arrêta. Ni le vide devant lui, ni le silence qui ne s’y prêtait pas, ni les étoiles qui ne suffisaient à montrer la beauté.


Et il s’envola.


Rien de plus, rien de moins. Non, définitivement, plus rien n’était. Ses pieds voltigeaient dans le vide. Son âme tremblait tout autant que ses pleurs et ses rires l’agitaient. La machine était relancée mais tout s’était ralenti, une fois de plus. Que restait-il pour lui ? Une douce musique d’enfance qui n’existait qu’à ses oreilles.

Son bras s’éleva au-dessus des oiseaux, il le sentait. Peut-être n’étaient-ils pas là mais il le savait, bientôt il touchera les étoiles. Il le pourra. Son unique but était là. Mais ce ne fut pas les étoiles qu’il effleura, plutôt la Lune qu’il heurta. L’astre avait décidé de le ramener à la réalité. Il n’était pas encore l’heure des anges.


Alors il chuta. Elle ne voulait pas de lui, pas maintenant. Il devait attendre son heure. Mais celle-ci viendrait trop tard. Son pauvre corps s’écrasa sur le bitume, explosant le tout en un million de petits fragments. Il était brisé, jamais ces petits morceaux ne pourraient être recollés.

Cet endroit en valait-il seulement la peine ?

Les astres, désormais, se camouflaient, ignorant si facilement la douleur qu’il hurla. Y avait-il seulement un espoir d’être entendu ?

Sa corniche lui manquait. Mais c’était le pire endroit de la terre toute entière. Un lieu si laid qu’il vous en donnait des frissons. Un lieu si laid et si cher à son cœur qu’il le gardait précieusement comme le plus beau des trésors.

Son regard se releva vers les buildings illuminés tout autour de lui. Ce monde paraissait si éteint qu’il ne les distinguait qu’à peine. L’aiguille de sa montre avança, se fracassant contre le douze qui la barrait.

L’heure était là mais ses ailes pourraient-elles à nouveau se mouvoir ? Son cœur meurtri regarda le sol, lui soufflant sur son épaule “Il est trop tard, mon pauvre, nous avons perdu”. Mais son âme, elle, s’éleva au-dessus de leurs deux ombres naissantes.


“Tout n’est pas fini, camarades, nous pouvons nous lever à présent, la voûte céleste est trop haute pour nous écraser.”


Alors les ombres, chassées par l’espoir, laissèrent un tendre sourire étirer leurs lippes. Tout n’était pas perdu. Maintenant, le ciel était bien trop haut, certes, mais le sol était sous leurs pieds. Et ensemble, ils sauraient le quitter pour un plus bel endroit encore.

A cet instant, le petit ange déploya ses ailes et plongea au cœur même des abysses.


tic, tac.


Les aiguilles de la montres explosèrent le verre, faisant voler le mécanisme plus loin que les planisphères n’avaient jamais été.

Et le monde s’éveilla doucement au doux son que produisit la voix d’une jeune fille, tremblante, effrayée et éplorée lorsqu’elle découvrit en bas de la corniche, ce qui ne fut autrefois, rien de plus que vous et moi.

27 de Junio de 2022 a las 00:07 0 Reporte Insertar Seguir historia
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Fin

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Reya . Part-time French writer Fanfictions + poetry Love, always love Time isn't with me... You can find all my stories on my wattpad account : @reya_san

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