kristelralstonwriter Kristel Ralston

Rachel Galloway découvre que le seul homme qui a su réveiller ses émotions n'est autre que le bourreau qui a envoyé son unique sœur en prison. Des années après leur première rencontre, Michael Whitmore croise à nouveau son chemin au moment où elle s'y attend le moins. Cette fois, c'est la vengeance, et non le cœur, qui gouverne la relation entre Rachel et l'avocat. Elle a l'intention de jouer toutes les cartes en sa possession pour gagner la partie, quel que soit le risque. Profondément blessé par son divorce, Michael Whitmore est aujourd'hui prêt à vivre sa vie sans complication en donnant la priorité à son métier d'avocat. Pendant une fête, il rencontre une femme éblouissante. Elle lui semble familière, mais n'est-ce pas normal quand son historique compte tant de conquêtes? Embarqué dans un tango entre vérité et mensonge, Michael fait une découverte qui le poussera à tout faire pour prendre sa revanche.


Romantik Alles öffentlich. © Kristel Ralston
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CHAPITRE 1

Maine, Etats-Unis

 

La nuit était tombée à Ogunquit, un joli village de bord de mer dans l’état du Maine. C’était un endroit assez touristique dont la population était relativement peu nombreuse. Les lumières des maisons sur la côte étaient allumées et un vent d’été gorgé de parfums de fleurs soufflait. Les amis de Rachel Galloway avaient profité de la douceur de cette nuit de juillet pour la convaincre d’aller à la plage.

Les autorités locales avaient émis une interdiction d’allumer des feux sur la plage dans toute la région. Ce fut peut-être exactement cela qui encouragea Mitch, Roger, Lynda et Tamera à mener leur plan à bien. Pour la première fois depuis longtemps, Rachel avait accepté de laisser de côté sa prudence. Après tout, on n’a dix-neuf ans qu’une seule fois dans sa vie.

Avec sa grâce caractéristique, Rachel enfila des chaussures confortables pour se protéger des pierres et s’habilla comme elle en avait l’habitude en été : un short et un chemisier en coton légèrement cintré. Rachel s’était habituée depuis trois ans à vivre dans un endroit ensoleillé et elle prenait soin de sa peau blanche. Avec ses cheveux roux et ses yeux bleus, elle avait l’air exotique et les prétendants ne manquaient pas. Pourtant, aucun ne l’intéressait. Les quelques baisers échangés avec des garçons du coin l’avaient laissée indifférente. De plus, elle avait d’autres priorités.

Rachel ne voulait pas rester vivre dans ce village. Ogunquit était son village d’adoption depuis trois ans, quand un incident tragique l’avait séparée de sa grande sœur, Piper. Elle était venue vivre avec la seule famille qui lui restait : sa tante Ariel. D’un moment à l’autre, tout ce qu’elle connaissait avait été chamboulé à cause d’une injustice qui avait envoyé Piper en prison. Ce souvenir la faisait souffrir et son cœur se remplissait de haine chaque fois qu’elle y repensait.

Chicago, ses grandes boutiques, ses bibliothèques, ses restaurants et son amie Delaney lui manquaient terriblement. Rachel souhaitait par-dessus tout se libérer des rumeurs typiques d’un endroit aussi petit. Elle n’avait pas envie de savoir ce que les autres faisaient de leur vie à Ogunquit. Tous ses espoirs d’avenir étaient tournés vers Chicago.

Rachel voulait une vie anonyme dans une ville où elle pourrait développer son talent. Elle aspirait à conquérir les marchés financiers. Quelques semaines auparavant, elle avait envoyé une candidature à l’Université de Chicago pour y faire des études de commerce. Chaque jour sans réponse était une vraie torture. Elle essayait de rester optimiste, mais elle préférait ne pas se faire trop d’illusions au cas où elle n’obtiendrait pas le résultat espéré. La vie l’avait déçue tant de fois que Rachel préférait rester terre-à-terre. C’était son pragmatisme qui l’empêchait de devenir folle en attendant la réponse de Chicago.

Le vent de la nuit fit tourbillonner ses cheveux. Elle se recoiffa et prit une profonde inspiration. L’air marin était revitalisant.

Elle ne pouvait pas se plaindre de l’environnement dans lequel elle se trouvait. La nature autour d’elle était magnifique. Et cela lui manquerait certainement si elle parvenait à rentrer à Chicago bientôt.

—Ce n’est pas un peu risqué? —demanda-t-elle quand ses amis commencèrent à s’aventurer dans un quartier où il y avait moins de maisons. Rachel regardait de droite à gauche en essayant de ne pas trébucher. Cela faisait un bon moment qu’ils marchaient.

—Bien sûr que non, Rachel. On va allumer le feu ici —répondit Roger Moorehouse en pointant du doigt un endroit clairsemé. Le garçon impatient était couvert de taches de rousseur—. Mais d’abord, il faut qu’on dépasse ces cinq maisons isolées.

—Mais on entre dans une propriété privée —dit Rachel en croisant les bras.

Lynda, la fille la plus populaire du groupe, la regarda en fronçant les sourcils.

—La plage est publique.

—Oui, mais la marée commence à monter et pour ne pas prendre de risques nous allons devoir traverser quelques jardins, qui sont privés.

—Ce n’est pas un problème —répondit Mitch. Son père possédait le seul supermarché de la région, ainsi qu’un casino cinq étoiles où se rendaient tous ceux qui voulaient miser de grosses sommes dans un endroit discret et sûr.

—Taisez-vous, on continue —coupa Tamera, une fille brune qui était pom-pom girl de l’équipe de football américain. Elle prit Rachel par le bras pour l’encourager à continuer d’avancer—. Tout va bien se passer. On va faire griller des chamallow et ensuite on rentrera à la maison et c’est tout.

—J’espère juste qu’on ne va pas avoir des ennuis —murmura Rachel en suivant le rythme imposé par Roger.

Ils marchèrent encore quelques minutes, traversèrent quelques jardins privés avec discrétion et continuèrent vers la plage enclavée.

Ils allumèrent le feu sans effort et restèrent un long moment à discuter et à rire des anecdotes du lycée, jusqu’à ce que le feu perde petit à petit de sa force sans qu’ils s’en rendent compte. Ce fut une soirée détendue et Rachel était contente d’avoir laissé de côté ses réticences. Ils mangèrent des gâteaux avec des chamallow et burent quelques sodas. Quand Tamera sortit des saucisses de son sac, ils éclatèrent tous de rire, mais aucun ne résista à l’odeur de la viande grillée.

Il était environ vingt-trois heures lorsqu’ils ramassèrent leurs déchets et les mirent dans des sacs. Les garçons portèrent les sacs poubelles et ils se mirent tous ensemble sur le chemin du retour. La lune brillait et semblait les guider. Pourtant, ils n’étaient pas inconscients. Ils avaient tous une lampe de poche. Le ciel étoilé illuminait le firmament mais pas le chemin.

—Hé ! Vous ! —cria soudain une voix autoritaire très proche. Les adolescents se regardèrent les uns les autres, un peu effrayés—. Vous n’avez pas le droit de rôder sur la plage à cette heure-là ! —insista la voix de l’inconnu.

Le groupe d’amis se retourna d’un seul homme quand une lampe torche très puissante les éclaira. Cette même lumière se dirigea vers l’endroit où ils avaient allumé le feu, encore tout proche. Rachel plissa les yeux. Ce n’était pas une lampe torche, c’étaient les phares d’une patrouille de police qui faisait sa ronde aux alentours de la plage.

Les jeunes se regardèrent. Ils s’enfuirent en courant.

—Arrêtez-vous ! —ordonna la voix forte. Aucun des deux agents ne réussit à faire obéir le groupe de jeunes—. Roger Moorehouse, je t’ai vu, attends un peu que je mette la main sur toi !

Aucun d’eux ne se retourna, ni ne s’arrêta. Ils se séparèrent et chacun prit un chemin différent. Rachel était désorientée, effrayée et elle avait peur de trébucher sur un rocher et de se blesser pendant sa fuite. « Voilà ce qui m’arrive pour avoir voulu jouer les aventurières », pensa-t-elle de mauvaise humeur. Elle courut sur le sable instable jusqu’à en perdre haleine. Elle savait que les agents de police les suivaient, mais elle ne s’arrêta pas de courir. Elle était désespérée car elle ne savait pas où se trouvaient ses amis. Elle voyait juste des lampes torches s’allumer et s’éteindre dans la nuit.

Grâce aux clignotements des lampes de poche, elle parvint à distinguer un genre de gros rocher. Elle se cacha derrière et essaya de calmer sa respiration, comme si celle-ci pouvait trahir sa présence.

Quelques secondes plus tard, elle entendit passer les policiers tout près de sa cachette brandissant des lampes et s’agitant sur le sable sombre. Quand Rachel se crut sauvée de la poursuite, elle s’accroupit quelques secondes avec les mains sur les genoux. Elle baissa et inclina la tête vers le sable pour essayer de reprendre son souffle.

Une fois certaine de ne plus courir de risques, elle leva les yeux et sortit de sa cachette.

Elle reconnut une des maisons du quartier et elle eut l’idée de chercher un raccourci pour sortir de la rue. Toutes les maisons du lotissement étaient conçues avec deux portes principales. Une qui donnait sur la plage et une qui ouvrait sur le jardin à l’arrière de la maison et sur la rue. Cette maison ne devait pas faire exception.

Soulagée d’avoir trouvé une solution pour rentrer chez elle saine et sauve, Rachel se mit à marcher rapidement. Le vent était frais et elle ne portait que des vêtements de plage. Elle était plutôt prévoyante d’habitude, mais les températures nocturnes variaient beaucoup.

Une fois qu’elle fut cachée dans le jardin de l’imposante maison à un étage, elle attendit. Elle tendit l’oreille. Silence absolu.

Elle respirait lentement, comme si sa respiration pouvait lui créer des problèmes. Elle détestait être paranoïaque, mais elle avait eu très peur. Elle avança lentement sur le sentier latéral du jardin quand quelque chose se prit dans son chemisier.

Elle sentit une éraflure sur sa peau et elle lâcha un cri nerveux et aigu. Elle alluma sa lampe torche et repéra un crochet pointu en acier. Elle parvint à s’en libérer mais un côté de sa chemise se déchira. Elle passa son doigt sur la coupure. Du sang. Elle sentait que la blessure n’était pas profonde mais elle saignait et brûlait. Elle se mordit la lèvre pour ne pas se plaindre. Un petit cri dans la nuit pouvait passer inaperçu, mais pas deux. Elle espérait que les propriétaires de la maison ne l’avaient pas entendue. Les lumières étaient éteintes et il n’y avait aucun bruit.

Elle avança avec précaution et entra dans le jardin. Encore quelques mètres et elle serait dans la rue. Elle n’avait qu’à faire quelques pas de plus, sortir de la cour arrière de la maison et ouvrir la porte. Elle éclaira le chemin devant elle. Un cadenas. Elle savait se débrouiller avec une épingle. Elle sortit une pince de ses cheveux et sa crinière ondulée tomba sur ses épaules. Cela n’avait pas d’importance. Tout ce qu’elle voulait, c’était rentrer chez elle et laver sa blessure. A présent elle se rappelait pourquoi elle n’écoutait jamais son côté d’aventurière et pourquoi elle préférait le faire taire.

Endolorie et agacée, elle força le cadenas en murmurant des jurons.

Le cadenas ne cédait pas. Il avait l’air oxydé, comme si cette sortie sur la rue n’avait pas été utilisée pendant plusieurs années. Elle regarda autour d’elle avec sa lampe. Si elle utilisait le bâton posé dans le coin de la cour, elle pourrait ouvrir le cadenas et sortir plus vite. C’était une idée parfaite.

Elle commença à marcher vers le coin, mais au lieu de sentir l’air frais, son corps buta contre une forteresse dure et indubitablement vivante. Elle allait lancer un cri quand une main large et ferme se posa sur sa bouche tandis qu’une autre lui saisit le bras, le tordit dans son dos et la força à avancer pour l’appuyer sur une grille en métal.

Elle essaya de crier, mais elle était fermement maintenue. Son visage contre le métal. Elle serra la mâchoire comme si cela pouvait l’aider à contenir la rage et les larmes causées par la douleur de la pression qui s’exerçait sur elle.

—Si tu n’arrêtes pas de donner des coups de pied, je te mets par terre et je te casse le bras, vermine ! —dit une voix masculine rauque et forte dans son dos—. Tais-toi, maintenant.

L’haleine chaude près de son oreille inquiéta Rachel. « Et si cet étranger l’étranglait ? » En proie à la panique, sous la menace, elle cessa de se défendre. Mais pas ses tentatives de se libérer. Une tentative futile, puisque la force de cet homme était supérieure. Elle pouvait sentir sa puissance émaner de la position dans laquelle il se trouvait. Lui dans son dos, et elle sans la moindre défense et hors d’haleine. Elle était sûre que l’impact contre la grille causé par ce sauvage allait lui laisser des bleus.

—Je vais enlever ma main de ta bouche —dit l’homme—. Si tu essayes de mordre ou de crier, je t’emmène au poste de police immédiatement. Tu vas te tenir tranquille ?

Rachel acquiesça.

—Bien —répondit-il en ouvrant doucement les doigts. Elle inspira une grande bouffée d’air pour essayer de calmer son stress. Une tâche très difficile car l’étranger continuait de la maintenir collée à lui—. Qui es-tu et pourquoi est-ce que tu essayes de me voler ?

—Je… Je ne suis pas une voleuse —murmura-t-elle, le souffle court—. Je… Je m’appelle Rachel…

Michael avait déjà remarqué qu’il avait affaire à une fille. Mais homme ou femme, un voleur reste une crapule.

Il était allé chercher un porte-clés dans son bureau quand il avait vu une lumière dans l’allée. Sans y réfléchir à deux fois, il était descendu silencieusement jusqu’à la cour et en voyant l’intrus essayer d’ouvrir le cadenas de la porte arrière qui donnait sur la rue, il n’avait pas hésité à le neutraliser par derrière pour le surprendre et le pousser contre la porte sans même le regarder. Il aurait pu le frapper et l’assommer, ou même lui tirer dessus, mais il ne voulait pas être arrêté pour homicide. Il avait déjà assez de problèmes.

Le quartier d’Ogunquit dans lequel il vivait était très tranquille. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il avait accepté de garder sa maison de vacances sur cette plage. Il l’avait reçue en héritage quelques années auparavant. Il y avait peu d’intrus et la police surveillait ce quartier exclusif et peu passant.

—Rachel —il répéta son nom comme s’il essayait de le digérer. Il ne la relâcha pas complètement—. Quel âge as-tu ?

—Dix-neuf ans…—elle déglutit avec difficultés—. Vous… Vous allez me laisser partir ?

—Non. Pas avant que tu me dises ce que tu faisais ici à cette heure —répondit-t-il avec calme. Elle ne représentait aucun danger. Il sentait la chaleur du corps de la jeune femme et il aimait la sentir dans ses bras. C’était une pensée idiote, mais il ne put pas l’éviter.

A contrecœur, Rachel lui fit un bref résumé que ce qui s’était passé quelques instants plus tôt. Elle détestait devoir donner des explications. La main de Michael se déplaça sur ses côtes blessées pour lâcher son bras et elle lança un cri de douleur.

Il s’écarta immédiatement en sentant un liquide collant sur ses doigts. Il n’avait pas besoin de poser de questions pour savoir ce que c’était. Sans hésitations, il la prit dans ses bras et l’emmena dans la maison. Il ne prêta aucune attention aux protestations de Rachel.

Il poussa de l’épaule la porte qui donnait sur l’allée, entra dans la maison et alluma la lampe du salon. Il posa la jeune femme sur le canapé. Il s’éloigna un peu d’elle pour observer enfin le visage de l’inconnue.

En voyant Rachel, il fut surpris. « Qu’elle est belle », pensa-t-il. Elle avait une jolie bouche aux lèvres pulpeuses, de grands yeux bleus et des cheveux roux ondulés qui tombaient sur ses épaules. Il vit son chemisier déchiré et taché de sang. Il jura dans sa barbe.

Rachel le regarda avec inquiétude. C’était un très bel homme. Sa beauté ne résidait pas dans la perfection de ses traits, mais dans l’impression virile d’ensemble qu’il dégageait. Il ne ressemblait en rien à ses amis maigrichons, ni à ses prétendants qui se croyaient musclés en allant à la salle de sport. L’homme en face d’elle, qui l’observait avec autant d’attention, portait un pantalon chino gris, une chemise noire à manches courtes et il avait les cheveux ébouriffés. Sa tenue mettait sa musculature athlétique en valeur.

Ses cheveux noirs décoiffés contrastaient fortement avec ses magnifiques yeux verts. Elle, qui était difficile à impressionner, se sentait intimidée. Elle ne se souvenait pas de l’avoir déjà vu au marché ou aux réunions locales.

—Je m’appelle Michael —se présenta-t-il avec un sourire en voyant comment Rachel l’étudiait—. Tu t’es blessée autre part que sur les côtes ?

Dans quelle galère me suis-je embarquée ? se demanda-t-elle, inquiète. Peut-être que ce Michael avait l’air inoffensif, mais c’était le cas de tous les serials killers.

—Non, non. Seulement sur les côtes et quelques griffures sans importance —mentit-elle. Ses éraflures brûlaient. Elle n’était pas douillette et pensait qu’elle pouvait supporter la douleur. Après tout, elle était la seule coupable de cette situation.

—Bien. Attends un peu ici. N’essaye pas de t’enfuir. Tu as été un peu inconsciente d’aller à la plage à cette heure. Tu aurais pu tomber sur les rochers glissants et te cogner la tête —dit-il.

—Mais… —Rachel commença à protester, mais les mots lui manquèrent. Elle était déboussolée. Michael était déjà dans le couloir et ne l’écoutait pas.

Malgré la douleur, Rachel s’adossa contre le siège moelleux. Le salon était décoré tout en bois avec bon goût. On voyait que ce Michael était plutôt aisé.

Elle essaya de se lever pour voir plus en détail une superbe céramique posée sur une console, mais le mouvement tira sur sa blessure. Elle entendit les pas de Michael et préféra rester où elle se trouvait.

Michael arriva avec une petite trousse à pharmacie. Il s’assit tout près de la jeune femme.

—Il faut que tu enlèves ton chemisier —demanda-t-il avec indifférence.

Elle déglutit.

—Je ne…

—Je n’essaie pas de te séduire, Rachel. Si je voulais le faire, tu le saurais —dit-il d’une voix ferme et pragmatique—. Tiens —Il lui tendit une chemise bleue qu’il avait sortie de son armoire—, si tu as un peu de bon sens, tu t’es rendue compte que ton chemisier est fichu. Tu comprends ? —Elle acquiesça—. Bon. Je vais soigner la blessure et ensuite tu pourras aller dans la salle de bains pour te changer. D’accord ?

Elle acquiesça à nouveau et le regarda. Elle n’avait pas d’autre choix que de lui faire confiance.

—Pendant que je m’occupe de la blessure, mets un peu de désinfectant sur le coton pour te nettoyer les mains et les bras.

—D’accord… —murmura-t-elle. Elle détestait qu’on lui donne des ordres, mais il était inutile de discuter. En plus, il avait raison et elle était blessée.

Quand les doigts de Michael soulevèrent son chemisier, elle sentit un frisson qu’elle n’avait encore jamais connu avec un autre garçon. Elle serra en tremblant le tissu juste en dessous de son soutien-gorge. Il ne montra aucune réaction face à son geste de pudeur. Rachel le vit faire la moue en examinant la blessure.

—Il faut bien la nettoyer. Chhh, tout va bien —dit-il en la sentant sursauter quand il appliqua de l’eau oxygénée sur la coupure—. Ça pique un peu, je sais, mais il faut commencer par désinfecter. Heureusement qu’il n’y a pas besoin de t’emmener à l’hôpital pour recoudre. Où avais-tu donc la tête ?

—Nulle part de toute évidence —répondit-elle. Elle grimaça quand il mit du Mercurochrome. Quelques secondes plus tard, il plaça une bande de gaze. Elle abaissa son chemisier déchiré et sale avec mauvaise humeur. Elle murmura un remerciement. Il inclina la tête en guise de réponse.

Ils échangèrent un regard.

Il s’éclaircit la gorge.

—La salle de bain est par là-bas —il tendit l’index— tu peux te changer tranquillement. —Elle prit la chemise qu’il lui tendait—. Vas-y.

—Merci.

En se voyant dans le miroir de la salle de bains, Rachel contint un gémissement. Elle ressemblait à une folle qui vivait dans la rue. C’était normal que Michael ait d’abord cru qu’elle était un voleur. Elle se lava le visage et les mains consciencieusement. Elle arrangea ses cheveux du mieux qu’elle put en un chignon. « Au moins tu ressembles un peu plus à une humaine », pensa-t-elle.

Quand elle revint au salon, il l’attendait sur le canapé. Il avait l’air trop grand pour le siège. Elle esquissa un sourire timide et s’assit à côté de lui. Le plus loin possible.

—Ça va mieux ?

—Oui, merci —murmura-t-elle en regardant les boutons de la chemise prêtée par Michael. Elle était très longue sur elle et lui arrivait jusqu’aux genoux. Avec ce vêtement, on aurait dit qu’elle ne portait rien en dessous—. Ça va un peu mieux…

—Tant mieux.

Michael se noya dans ses yeux bleus et elle sembla ressentir la même connexion. Il commençait à s’approcher lentement, comme s’il avait peur que Rachel ne s’enfuie en courant comme un lapin apeuré. Elle ne bougea pas. Avec précautions, Michael lui caressa les cheveux et remarqua que la respiration de Rachel s’accélérait. Pas parce qu’elle avait mal.

—Tu es très belle. On te l’a déjà dit ?

—Je ne crois pas que tu devrais me dire des choses comme ça —murmura-t-elle en inspirant le parfum masculin. Les hommes lui faisaient souvent des compliments, mais elle les repoussait avec ennui. Par contre, la proximité de Michael lui provoqua un frisson—. Je… Je ne te connais pas. Je crois que je ferais mieux de partir.

—Je crois que tu as dû te rendre compte que je n’allais pas te faire de mal. D’ailleurs, j’ai même fait le contraire. Je t’ai soigné, n’est-ce pas ? —Elle acquiesça en guise de réponse en se mordant la lèvre inférieure. Devant son silence, Michael sourit—. Voyons voir —il compta sur ses doigts—, tu es entrée dans ma propriété, je t’ai dit mon nom et je t’ai soignée. Tu devrais savoir maintenant que je ne suis ni un psychopathe, ni un serial killer. Je crois que ça compte —dit-il avec humour.

Elle ne put pas s’empêcher de sourire. Il lui sourit en retour et Rachel en eut le souffle coupé.

—Je ne sais pas quel âge tu as —dit-elle dans un murmure. « Qu’est ce qui m’arrive ? Ne devrais-je pas me lever pour rentrer à la maison ? Mes amis se sont sûrement échappés et ont retrouvé le chemin de chez eux. S’il m’arrive quelque chose, je ne peux pas les prévenir ».

—Je suis plus vieux que toi —dit-il en riant avant de lui caresser la joue—. Vingt-neuf ans, Rachel.

—Oh.

—Oui, oh —dit-il sans cesser de sourire.

—Bon... Tu n’es peut-être pas trop vieux —chuchota-t-elle sur le point de se lancer dans la forêt de ses yeux verts qui semblaient l’hypnotiser—. Moi, j’en ai dix-neuf…

Michael rit à nouveau. Rachel était la femme la plus délicieuse qu’il ait vue depuis longtemps. Il n’allait pas être cynique. Il était impossible qu’elle connaisse son existence ou qu’elle ait tout manigancé pour le rencontrer et profiter de lui.

Les relations qu’il avait eues tout au long de sa vie, lui avaient appris que certaines femmes ne s’intéressaient qu’à sa fortune. Lui, ne donnait que ce qu’il était prêt à offrir. Et cela, avec la gent féminine se résumait à du sexe et quelques sorties pendant peu de temps pour éviter qu’elles ne se fassent trop d’illusions.

—Pour quoi exactement tu trouves que je ne suis pas trop vieux ? —demanda-t-il en se penchant vers Rachel sans pouvoir s’en empêcher. Il déposa un baiser sur son cou délicat. Il l’effleura légèrement mais cela suffit à la faire trembler.

—Michael… —murmura-t-elle quand elle sentit la bouche de l’homme derrière son oreille—. Je ne te connais pas, je n’ai jamais… —Elle le sentit sourire contre sa peau—. Je…

—Oui ? —demanda-t-il en lui prenant le visage de la main gauche. Leurs bouches étaient maintenant parfaitement alignées—. Tu me laisserais t’embrasser, ne serait-ce qu’une fois ?

Inconsciemment, elle se mouilla les lèvres. Il retint un gémissement.

—Maintenant tu essayes de me séduire ? —osa demander Rachel, en se rappelant les paroles de Michael quelques instants plus tôt.

Il sourit et lui lança un clin d’œil. Rachel retint son souffle.

—J’ai une envie de t’embrasser comme je n’en ai encore jamais ressentie pour aucune autre femme —murmura Michael en caressant sa lèvre inférieure pulpeuse avec le pouce—. Est-ce que tu ressens le même désir que moi de gouter à tes lèvres, Rachel ?

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Une erreur de vengeance.

©Kristel Ralston 2017.

Titre original : La venganza equivocada.

Tous droits réservés.

Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, stockée dans un système ou transmise de quelque manière que ce soit, ou par quelque moyen électronique, mécanique, photographique ou autres, sans l’accord expresse préalable du propriétaire des droits d’auteur.

Ce livre est une œuvre de fiction. Les lieux, noms, situations, personnages sont le fruit de l’imagination de l’auteur, toute ressemblance avec la réalité, une entreprise, une situation ou des faits est purement fortuite.

INSTAGRAM/Twitter: @KristelRalston


29. März 2018 05:44 0 Bericht Einbetten Follow einer Story
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